En 1986, Kijno déclarait : “J’ai passé ma jeunesse à voler la lumière dans la poche des poètes. C’était peut-être pour moi, fils d’immigré, la seule façon de survivre dans un monde dont j’éprouvais déjà au plus secret de moi, l’horreur de la violence. J’étouffais littéralement de cette société de l’interdit…”1.

Dès les années 50, Kijno travaillera sur les grands textes littéraires comme l’Homo hellenicus de Nikos Kazantzakis ou Les Îles de Jean Grenier qui donneront naissance à des exemplaires uniques de papiers ou de peintures froissé(e)s.

I. On se bornera ici dans cette rapide présentation aux poètes au sens strict, laissant ainsi de côté, les écrivains de façon générale. Les formes sont multiples :

– manuscrits à peinture comme le Brocéliande d’Aragon ;

– œuvres isolées comme celles dédiées à Juliette Darle ;

– ensemble d’œuvres consacrées à un poète connu comme le Théâtre de Neruda ;

– estampes isolées ;

– interventions plastiques originales dans le tirage de tête de recueils de poèmes ;

– œuvres de Kijno reproduites en couverture de livres de poésie, dans les tirages courants de recueils ou dans des revues de poésie…

Ladislas KIJNO et Raoul-Jean MOULIN
Exposition «Le peintre et le poète» 
6 juin 1995
Maison du livre, de l’image et du son – Villeurbanne

Photos: André Rochedy

II. Quelles sont les caractéristiques de ce compagnonnage avec les poètes ?

1. Tout d’abord, il faut remarquer qu’il est permanent. Il commence dès 1942 avec le portrait de Paul Claudel 2 et continue jusqu’au dernier souffle du peintre. Si les premières années sont marquées par des interruptions dues à la maladie, dès le début des années 60, la fréquentation des poètes deviendra ininterrompue.

2. Kijno met sur le même plan poètes inconnus (comme Françoise Poiret) et poètes célèbres (comme Aragon ou Neruda). Seuls les moyens changent et l’importance matérielle de l’œuvre peint.

3. Kijno répond aussi bien aux demandes des éditeurs reconnus (comme Maeght) que d’éditeurs méconnus (comme Au Fil de l’Encre).

4. Kijno peut passer plusieurs années sur l’œuvre d’un poète. C’est le cas avec Aragon (1944-1980) ou Ponge (1943-1980). Pour ne citer que ces deux poètes.

III. Poursuivre…

De nombreux ouvrages de poésie rehaussés par Kijno sont consultables sur demande à l’antenne d’Artoiscomm à Nœux-les-Mines qui abrite la donation Kijno… 3

Dans l’éditorial du n° 1 de la revue “Confluences poétiques” daté de mars 2006 dirigée par Luis Mizon que Kijno cite parmi les poètes et écrivains avec qui il est en relation (in Kijno les grandes œuvres, catalogue de l’exposition Cannes / La Malmaison, 2011, p 95), Mizon remarque : “La langue française est le lieu de notre convergence. La poésie est le lieu de notre reconnaissance”. Convergence et reconnaissance sont des mots que n’aurait pas rejetés Kijno, le voleur de lumière

Lucien WASSELIN.

Lucien Wasselin est poète, essayiste et chroniqueur. Il a publié une trentaine d’ouvrages (dont 9 sous forme de livres d’artistes) et plusieurs centaines de notes de lectures ou d’articles consacrés à la littérature (poésie surtout), musiques nouvelles ou chansons et arts plastiques dans diverses publications (papier et électroniques)…


Notes.
1. Propos de Ladislas Kijno retranscrits par Malou Kijno dans Raoul-Jean Moulin, Kijno, Le Cercle d’Art éditeur, Paris, 1994, p 225.
2. Raoul-Jean Moulin, op cité, p 19.
3. adresse : 138 bis, rue Léon Blum. 62290 Nœux-les-Mines. Tel : 03 21 54 78 23.

Photographie Laurence Sudre – René Veignant






Hommage à Ladislas Kijno

Du galet aux étoiles

23 mars – 4 août 2024

 

La Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane, la ville de Béthune et le Fonds de dotation Bina sont heureux d’annoncer pour le printemps-été 2024, la plus grande rétrospective de Ladislas Kijno (1921-2012), depuis le décès du peintre. L’événement se déploie en six expositions sur six sites et en un riche programme d’actions culturelles proposé à tous les publics à l’échelle de la communauté d’agglomération.

Cette ambitieuse rétrospective fête le retour de ce « fils des Flandres » sur ses terres. Son titre, Du galet aux étoiles, s’inspire d’un des fameux aphorismes de l’artiste : « Le peintre doit se faire scaphandrier pour descendre aux assises du monde et cosmonaute pour remonter jusque dans les étoiles. » et son propos est de rendre hommage à un Œuvre qui n’a cessé de proclamer une humanité combattante.

 

À Labanque (Béthune), non moins de cent cinquante œuvres de l’artiste se déploient dans les vastes espaces d’exposition du centre d’art. Ici, ce sont les galets du fond de la mer qui accueillent le visiteur. C’est de cette forme ovoïde primaire que l’artiste va décliner toute sa démarche. Le parcours de visite témoigne ensuite de l’attachement de l’artiste au Nord. Enfin, de salle en salle, se dessine la galaxie poétique du maître, marquée formellement par l’utilisation sur la toile de coups de spray aérosol comme autant d’étoiles. « Les chemins de l’humanisme » du peintre-philosophe sont ponctués d’hommages à Guillaume Apollinaire, Francis Ponge, Pablo Neruda, Paul Gauguin, Henri Matisse, Éric Satie… ainsi qu’à son amie, la militante et philosophe Angela Davis.

L’espace culturel Saint Pry (Béthune) accueille quant à lui le Chemin de Croix réalisé avec Robert Combas, à la demande de Kijno dès 2003. Au total, ce sont 14 tableaux pour 14 stations d’un Chemin de croix en grand format qui seront le fruit de leurs travaux croisés qui, tout en préservant l’identité de leur écriture respective, livrent une synthèse de leur « spéléologie mentale ». Ce fut le début d’une aventure artistique et spirituelle surprenante entre ces deux artistes de générations et de planètes artistiques différentes, la figuration libre pour Combas et l’abstraction pour Kijno.

La Donation Kijno (Nœux-les-Mines) offre aux visiteurs des clés de compréhension tant des messages délivrés par cet artiste engagé que des multiples techniques qu’il inventa pour les servir : utilisation de la bombe (Kijno est considéré comme le père du street art français), les coulures, le papier froissé… Les œuvres ici présentées font partie du fonds réunissant la soixantaine de pièces que l’artiste a décidé de donner à sa terre d’enfance, Nœux-les-Mines, à l’apogée de sa renommée internationale. « Il ne suffit pas de donner un toit et du pain aux hommes, il faut mettre Gauguin dans les assiettes et Rimbaud dans les verres » déclarait Ladislas Kijno. Au travers de ce parcours, le public va à la rencontre de cet explorateur en quête de percer le mystère du monde, d’un Kijno qui raconte ses voyages, dénonce le côté obscur de l’Homme (guerre, racisme, dictatures, injustices…) et rend hommage aux « Grands Hommes » qui  luttent  contre  ces  fléaux  (Louise  Michel,  Gandhi,  Pablo  Neruda,  Nelson  Mandela,  Angela  Davis).

Trois expositions satellites et complémentaires sont également proposées à la Cité des Électriciens, à la Comédie de Béthune et à la Maison de la Poésie.

 

La Cité des Électriciens (Bruay-La-Buissière) présente, du 23 mars au 30 juin 2024, une exposition intimiste mettant en lumière la technique des papiers froissés sur toile dans l’œuvre de l’artiste et développe une saison culturelle avec pour fil rouge l’idée du « Froissé/Défroissé ».

La Comédie de Béthune accueille dans son Hall, la série « L’art d’aimer d’Ovide » réalisée par Kijno, rendant gloire au fameux texte du poète latin du Ier siècle. Il existe de nombreux liens passionnants entre la peinture de Kijno et la littérature, à cet effet, une toile monumentale de Kijno rendant hommage à Pablo Neruda est ici également donnée à voir. Kijno a en effet consacré plusieurs œuvres à ce grand poète de l’amour et du combat, dont le fameux « Théâtre de Neruda », labyrinthe de toiles gigantesques, que l’artiste avait présenté en 1980 pour le Pavillon Français de la Biennale de Venise et qui est aujourd’hui visible à Lille Grand Palais.

La Maison de la Poésie (Beuvry) donnera l’occasion de découvrir Kijno au travers d’ouvrages illustrés, de tirages de tête, de catalogues rares, de manuscrits, ainsi que du livre que le philosophe Bernard Vasseur a consacré aux liens de l’artiste avec la poésie. Ladislas Kijno aimait à dire qu’il avait passé sa jeunesse « à voler la lumière dans la poche des poètes » et il ajoutait : « C’était peut-être pour moi, fils d’immigré, la seule façon de survivre dans un monde dont j’éprouvais déjà au plus secret de moi, l’horreur de la violence. J’étouffais littéralement de cette société de l’interdit… ». Toute sa production rendra hommage aux auteurs : Ovide, Ronsard, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Valery, Maïakovski, Éluard, Tzara, Artaud, Saint- Exupéry, Aragon, Ponge, Neruda, Jean Grenier, Nikos Kazantzakis Salah Stétié, etc.

Et pendant toute la durée de la rétrospective, une foisonnante programmation d’actions culturelles (non moins de 150 rendez-vous : ateliers, résidences, randonnées urbaines, spectacles, concerts, conférences…) est offerte à tous les publics, amateurs et néophytes, tant dans les lieux d’exposition qu’hors-les- murs, sur tout le territoire de la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane.

 





« Les personnes qui vous ont le plus marqué ?

…ma femme, […] qui tient ma vie à bout de bras… »

Ladislas Kijno

1921

Malou est née le 27 octobre 1921 à Miliana en ALGERIE.

Portrait de Malou
Elle a une sœur, Marie-Joseph, surnommée Jobic.

Si la famille KERDAVID voyage beaucoup, tant en France qu’à l’étranger, au gré des affectations du père de Malou, Louis KERDAVID, qui est militaire de carrière, Malou et Jobic retrouvent chaque été leur port d’attache, à CHATEAUNEUF DU FAOU dans le FINISTÈRE, d’où est originaire leur mère, Louise LE DREAU. Les deux sœurs y passent du temps avec leurs cousines dont elles sont très proches.

Plus tard, Malou y retrouve ses nièces, Anne, Catherine et Claude dont elle sera très proche toute sa vie.

Sa mère, son père et sa soeur

Son père, sa mère et sa soeur Marie-Joseph

Les nièces de Malou Anne, Claude et Catherine

Les nièces de Malou : Anne, Claude et Catherine

Malou dira de cette enfance qu’elle fut heureuse, baignée de l’affection et de l’attention de ses proches.

1946

En avril 1946, Malou fait partie des premières hôtesses de l’air recrutées par la Compagnie Air France.

Portrait 26 mars 1948

 

Malheureusement, quelques mois plus tard, c’est le drame : le 4 septembre 1946, le DC3 d’Air France sur lequel elle embarque et, qui effectue le vol PARIS LONDRES, s’écrase au décollage au BOURGET. Lire l’article de 1946 – France Soir

Elle est la seule rescapée de cette effroyable catastrophe aérienne.

Le 14 février 1951, elle est décorée de la médaille de l’aéronautique, avant de recevoir le 7 juin 1953, la médaille d’or du service civique.

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1954

C’est le 12 avril 1954 que Ladislas KIJNO épouse Marie Louise KERDAVID, dite MALOU, qui va l’accompagner toute sa vie. Après leur mariage en 1954, les KIJNO quittent le Plateau d’Assy et s’installent en Bretagne;

1958

En 1958, Ladislas KIJNO et Malou s’installent à PARIS, au 12 bis de la rue du Val de Grâce.

1959

C’est à cette époque que Ladislas KIJNO peint « Hommage à Malou » (1959).

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1960

En 1960, les époux KIJNO quittent PARIS pour CONDÉ-SUR-VESGRE dans les YVELINES.

De cette période de la vie des KIJNO, Raoul JEAN MOULIN, dans sa biographie publiée en 1970 écrit : « Depuis juin 1960, les KIJNO se sont retirés hors de PARIS, dans les YVELINES, à CONDÉ-SUR-VESGRE, petite commune proche de la forêt de Rambouillet, aux lisières d’un site qui abrita, dans la première moitié du XIXe siècle, un phalanstère fouriériste, la Colonie, dont le système associationniste de vie et de production ranimait la mémoire libertaire du grand-père de l’artiste. Lad et Malou habitent une vieille demeure, qui fut le presbytère de l’église et qui s’ouvre à l’arrière sur un jardin profond et boisé, chacun retrouvant là des habitudes de village et de voisinage déjà vécues en Bretagne, en Normandie et lui ses promenades quotidiennes, les discussions obligées au café-tabac … » 

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1974

1974 est une année importante, elle voit les KIJNO s’installer à SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, dans une maison au cœur de la ville, où KIJNO installe son atelier.

Pendant que Lad travaille dans son atelier situé au dernier étage de la maison, Malou passe de longues heures à s’occuper du jardin dont elle était très fière, aidée par son fidèle jardinier, Philippe. 

Les mères de Malou et Lad

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Intérieur

Crédit photos : Misha Labruyère

1983

En 1983, Maria ANTUNES entre au service des KIJNO, plus qu’une gouvernante, elle deviendra une amie et une confidente, les accompagnant pendant près de 40 ans.

Maria Antunes


2020

C’est dans sa maison de SAINT-GERMAIN-EN-LAYE que Malou s’éteindra le 8 mars 2020.




«  Chaque jour de ma vie avec Lad à été du caviar à chaque repas  »




«  La grande révélation de la peinture, n’est-elle pas la révélation de ces lieux,

que l’on ne chercherait pas si on ne les avait déjà trouvés ? Il faut être là où l’on doit être  »

Kijno – 1985

Image title Numa Hambursin Juin 2017

Assis en tailleur sur mon lit, à l’instant d’entamer ces quelques lignes, le dos légèrement froissé, l’ordinateur en équilibre sur un coussin, je plonge dans le tableau de Kijno qui accompagne mes nuits depuis neuf ans, l’âge de mon fils Galien à qui il est adressé. C’est un Bouddha de profil sur fond noir, le visage traversé de traits et parsemé de tâches de couleurs primaire, du rouge, du bleu, du jaune, d’astres blancs à la bombe, comme une constellation harmonieuse qui s’épanouirait en un être unique. Je n’ai jamais mis les pieds en Chine, et pourtant… Quelque soit l’angle par lequel on souhaite l’aborder, l’oeuvre de Kijno respire d’une invitation au voyage. Si j’éprouve une forme de honte à utiliser une expression à ce point employée et galvaudée, je ne parviens pas à en trouver de plus adéquate. Des fantômes meurtris de l’île de Pâques au jardin du Ryôan-ji à Kyoto, des luttes américaines aux icônes d’Andreï Roublev à Moscou, de sa Pologne natale aux chimères de Tahiti, de la Chine éternelle aux Nouvelles-Hébrides, de l’antique Toscane à l’antique Vallée du Nil, Ladislas Kijno a voulu embrasser le monde.

Les tensions et les failles de l’espace avaient pour cet homme aussi peu de relief que celles du temps. Giotto et le sculpteur anonyme d’un archipel perdu au milieu du Pacifique étaient ses contemporains et voisins, au même titre que Germaine Richier et Combas. Il n’avait pas besoin de s’inspirer de leur vocabulaire puisque finalement il parlait la même langue. Les frontières administratives avaient à ses yeux aussi peu de consistance que les chronologies scolaires dans lesquels se succèdent les mouvements artistiques, au mépris de la chair et de l’âme des œuvres. On pourrait rapprocher son état d’esprit de celui de Malraux, si les agissements de l’aventurier avaient fait preuve des vertus de ses écrits. Il vécut en un siècle qui connut nombre de murs érigés et nombre de murs balayés, si bien que Rostropovitch était une part de lui-même, comme Mandela et Angela Davis occupant une place maîtresse dans la Kijnosphère. Lorsque Kijno part à la rencontre des aborigènes d’Australie, il n’est ni touriste ni ethnographe, il ne court pas derrière le folklore ou l’aventure, il ne cherche pas la photo-souvenir ou le dépaysement, il croise tout simplement ses semblables.

Le plus étrange dans tout ça, c’est que le corps de Kijno a commencé par trahir ses aspirations. Jeune homme tuberculeux, il dut multiplier les séjours en sanatorium et devenir un voyageur immobile, grâce à la littérature et la philosophie. Il n’est pas le seul, c’est dans un décor semblable que Gala et Eluard se rencontrèrent. Kijno parvint à dompter la maladie, il épousa Malou, une muse qui le rapprochait des airs, et entreprit de découvrir ce monde qu’il avait imaginé. On peut être tristement casanier et avoir la bougeotte. Partir aux Seychelles, à Cuba, à Saint-Domingue ou à Bali, pour se parquer dans des hôtels où vous ne croiserez que vos compatriotes. Un peu de plage, un peu de piscine, un peu de musique, une pincée de visite culturelle pour justifier les douze heures d’avion, quelques cocktails de bienvenue et d’adieu, emballez c’est pesé. On peut courir les foires d’art contemporain aux quatre coins du globe, Bâle, Miami, Chicago, Londres, Dubaï, Hong-Kong, et n’y rencontrer toujours que les mêmes collectionneurs, les mêmes galeristes, les mêmes artistes, les mêmes curateurs. On peut séjourner à Venise sans être transpercé par le souffle de la lagune et de Bellini, on peut se rendre aux Marquises sans croiser Melville et Gauguin, on peut traverser le Lough Cullin sans songer aux monstres qui hantent ses eaux sombres. On peut éternellement survoler le vaste monde. N’est pas Hemingway qui veut, un fusil dans la main gauche, un Daïquiri dans la droite. Mais on peut aussi s’inspirer de Kijno, penser le voyage comme une errance métaphysique, accepter d’être le vagabond qui se laisse aspirer, et puiser dans l’ailleurs ce qui vous dévore à l’intérieur.

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